Stavelot : 70 ans du monument national aux démineurs

Le 7 septembre 2023, s’est déroulée une cérémonie de commémoration à Stavelot en l’honneur des démineurs belges. Cette solennelle occasion avait pour but de rendre hommage aux 128 valeureux démineurs tombés par action de déminage. Cette cérémonie rappelle avant tout le caractère périlleux de la profession, tout en transmettant le flambeau à de nouvelles recrues ainsi qu’aux jeunes de la ville.

 

Devoir de transmission

 

Cette commémoration marquait le 70ème anniversaire de l’inauguration du monument national aux démineurs, qui a eu lieu le 20 septembre 1953 en présence du Roi Albert II, alors Prince de Liège.

Cette année, le colonel Michel Flohimont, chef de la Maison de Sa Majesté le Roi Albert II, un représentant du service de déminage des Pays-Bas ainsi que des militaires belges étaient présents. À leurs côtés pour rendre hommage aux 128 démineurs tombés au service de leur pays, la Fraternelle Royale des Démineurs de Belgique (beEODa), le bourgmestre de la ville, Thierry de Bournonville, ainsi que des parents et des proches des défunts.

Depuis 2011, une charte de parrainage lie la ville de Stavelot et le Service d’Enlèvement et de Destruction des Engins Explosifs (SEDEE). Depuis lors, des efforts ont été déployés pour transmettre le flambeau aux générations futures. Ainsi, une journée des démineurs est organisée chaque année et lors de la cérémonie, deux histoires poignantes de démineurs tombés par action de déminage ont été racontées par des enfants et jeunes de la ville.

 

Pericula non timeo

 

Le SEDEE est confronté quotidiennement à des défis majeurs. Cette année, ce sont 3 566 demandes de neutralisation de munitions, totalisant 239 tonnes, qui ont été traitées par ce service.

Le colonel Tasiaux, commandant du SEDEE, a souligné : « Faire partie des démineurs, c’est plus qu’un métier, c’est un état d’esprit. Notre devise est « Pericula non timeo » (Nous ne craignons pas le danger). »

Cette journée de commémoration a également été l’occasion de décerner le brevet aux jeunes recrues du service. Le colonel Tasiaux a tenu à féliciter ces nouveaux démineurs en leur rappelant l’importance de leur rôle : « Être démineur, c’est être confronté chaque jour au danger. C’est en s’exerçant et en se perfectionnant que chaque démineur tendra vers l’excellence pour garantir sa sécurité ainsi que celle des autres. »

Nous avons recueilli le témoignage d’une jeune recrue de 26 ans, Michaël Bell, qui nous confie son expérience : « Je suis l’un des plus jeunes ici, mais nous avons tous au moins trois ans à la Défense derrière nous. Notre formation dure près d’un an. Les deux premiers mois se déroulent à Tournai, où nous apprenons à manipuler des charges explosives et à reconnaître leur provenance. Ensuite, nous poursuivons notre formation à Meerdael, où nous apprenons à identifier les munitions conventionnelles. Nous nous entraînons à réagir de manière appropriée face à une charge explosive et à calculer le périmètre de sécurité afin de prévenir tout dommage collatéral. La fin de notre formation est consacrée à des situations de terrorisme ou de banditisme, où nous effectuons des exercices pratiques avec des colis suspects ou des vestes piégées. »

 

Pour les militaires intéressés par cette carrière de démineur, il est recommandé d’avoir suivi une formation d’ambulancier et d’être titulaire du permis C. Toutefois, il est également possible de se former par la suite pour rejoindre ce noble métier.

 

Intéressés par les exercices du SEDEE ? En savoir plus sur : Beldefnews | Engins explosifs : exercices grandeur nature à Bourg-Léopold (mil.be)

Yuki Willems

Adrien Muylaert