Vaste exercice de décontamination à la caserne de Tournai
Le jeudi 24 août, le 4e Bataillon et le 11e Bataillon du Génie ont construit ensemble, pour la première fois, une station de décontamination lourde à la caserne de Tournai. Cette opération s’est déroulée dans le cadre d’un exercice chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN) du Bataillon 1/3 Lanciers. Quelque 80 personnes et neuf véhicules ont été professionnellement décontaminés à un rythme rapide. « La coopération s’est très bien déroulée », explique le sergent Franck du 4e Bataillon du Génie.
Alors qu’un nuage chimique (fictif !) a pénétré dans la zone du Bataillon 1/3 Lanciers (1/3L), les premiers véhicules arrivent à la caserne de Tournai sous une pluie battante. En cas de contamination possible, il est nécessaire de procéder à une décontamination complète, même si une rapide décontamination individuelle a déjà eu lieu sur place. C’est pour cela que la 3e Compagnie CBRN du 4e Bataillon du Génie (4 Bn Gn) et la toute nouvelle section CBRN du 11e Bataillon du Génie (11 Bn Gn) ont été appelées.
Leadership et équipement partagés
En deux heures et demie, les deux sections spécialisées construisent ensemble, pour la première fois, une grande station de décontamination lourde, composée de trois conteneurs et deux tentes de douches. « L’année dernière, nous avons reçu ces conteneurs et en janvier 2023, l’exercice ‘Toxic Lion’ a donné le coup d’envoi de la capacité de décontamination à grande échelle », explique le commandant Quinten du 11e Bn Genie. (Voir : (Beldefnews | L’exercice Toxic Lion unit les forces). « Plus tard dans l’année suivra une formation approfondie pour nos nouvelles recrues, après quoi nous pourrons affirmer que cette capacité existe pleinement. »
Les deux bataillons s’associent également pour le fonctionnement de la station de décontamination : « Nous aidions déjà le 11e Bataillon du Génie en matériel, mais maintenant nous travaillons aussi conjointement dans la chaîne », explique le sergent Franck du 4 Bn Gn, chef de station lors de l’exercice. « C’est la première fois que nous rassemblons notre matériel et qu’il y a un leadership partagé. Et la coopération se déroule très bien », conclut-il.
Deux chaînes côte à côte
La station de décontamination est composée de deux chaînes adjacentes. Alors que la section du 11 Bn Gn est chargée de la décontamination des véhicules, le 4e Bn Gn s’occupe de la décontamination des militaires du 1/3L.
Selon la taille du véhicule, il faut compter de 30 minutes à une heure pour parcourir la chaîne. « Tout ce qui est textile ne peut pas être décontaminé », explique le premier lieutenant Sacha, chef de peloton du 11 Bn Gn. « Il faut donc retirer du véhicule les parties qui ne peuvent être désinfectées, comme les filets de camouflage, avant d’entrer dans la station. »
Une fois à l’intérieur, les véhicules sont aspergés d’eau. Ils sont ensuite traités avec une émulsion qui neutralise les agents chimiques. Ensuite, les véhicules sont à nouveau nettoyés, contrôlés et traités à nouveau si nécessaire.
10’ par personne
La décontamination du personnel prend environ 10 minutes par personne. « Lorsque les personnes arrivent à la ligne du personnel, ils portent généralement encore leur tenue complète : masque à gaz, sangles, arme… Tout ce qui ne peut être décontaminé, comme un couvre-casque, est collecté et brûlé, » poursuit le commandant de peloton.
« La contamination liquide sur leur tenue est ensuite neutralisée le plus rapidement possible avec un produit spécial. En ouvrant ensuite l’uniforme et en l’enlevant avec précaution, nous évitons également la contamination des sous-couches de vêtements. Après quoi le personnel peut se laver dans les tentes de douches et un dernier contrôle est effectué. »
De l’entraînement pour chacun
L’exercice constitue un bon entraînement non seulement pour les capacités CBRN des deux bataillons du génie, mais aussi pour les soldats du 1/3 Lanciers. En effet, le processus de décontamination dans une station de décontamination fait partie de la préparation au départ vers une zone d’opérations. « Certaines personnes n’ont jamais fait cela auparavant », explique le lieutenant Sébastien du 1/3L. « De cette façon, nous pouvons être sûrs que tous ceux qui partent en mission connaissent les procédures CBRN et sont passés par la chaîne au moins une fois. »
À partir de novembre 2023, le 1/3L participera pendant quatre mois à l’opération Forward Land Forces Romania (FLF ROU) de l’OTAN en Roumanie.